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(Une série de trois articles pour vous partager en tant que femme issue de l’immigration mon humble point de vue sur la mobilisation des femmes en ces 12 jours d’actions pour éliminer les violences faites aux femmes -Art1.) Ce mardi 02 décembre à 18h heures de l’est, j’ai assisté à un webinar via l’application zoom organisé par Amnistie internationale Canada sur le thème : Mobilisation des femmes autochtones contre la violence et le racisme systémique. Un dialogue avec les représentantes des femmes concernées et une invitation à la mobilisation…une mobilisation commune. Comme dit une célèbre citation : « La vraie histoire ne se laisse pas raconter. », il nous a donc été offert d’écouter s’exprimer un panel à 100% voix de femmes Autochtones pour nous ouvrir la voix à une réflexion certes mais une mobilisation, à une action commune. Les panelistes étaient en effet des femmes de la communauté autochtones dans son ensemble : Viviane Michel, présidente des Femmes Autochtones du Québec, Jennifer Brazeau directrice générale du centre d’amitié autochtone de Lanaudière, Natacha Kanapé Fontaine Poète, autrice, actrice et artiste visuelle multidisciplinaire et Widia Larivière cofondatrice et directrice de Mikina. Des femmes éloquentes, authentiques avec une résilience déconcertante, chacune à sa façon et selon son champ d’expertise nous a partagé sa vision d’une société non violente pour les femmes autochtones et au-delà des femmes pour leur communauté et pour le pays. À travers des mots, des images, des anecdotes, je suis sortie de ce webinar mieux informée et surtout interpellée plus que je ne l’étais déjà à cette mobilisation commune. Tu ne peux pas me parler de droits et libertés des femmes et me surprendre être témoin passive d’un système qui depuis des centaines d’années s’est bâtit et continue de se bâtir sur une violation si parfois effroyable des droits de femmes en 2020. Trois mots ou expression m’ont vivement interpellé lors de ce webinar: 1- « Force ensemble » 2- « Intersectionalité » 3- « Un débat sémantique » Isolés de leur contexte ils ne veulent assurément rien dire, tout comme lorsque certains gouvernants au Québec nient l’existence du racisme systémique et le font depuis le confort de leurs souliers sans emprunter deux minutes les sandales de ces femmes autochtones. Des femmes qui refusent d’être des victimes mais veulent simplement revêtir la seule tunique favorable à leur plein épanouissement, à leur pleine expression, à leur identité de femmes, mères, filles de nation autochtone. Cette tunique s’appelle le respect actif et honnête de leurs droits et libertés…

1- Une force ensemble

Voilà un combat pour sortir du colonialisme qui dure depuis des centaines d’années et malgré les avancées non-négligeables, les portes-paroles et activistes femmes autochtones s’épuisent non sans se décourager se font mettre dans un dossier secondaire par nos dirigeants. Oui il y’a les politiques certes mais et nous femmes de l’immigration, femmes du Québec, bref et nous citoyens et citoyennes témoins de leur mobilisation. Que faisons-nous…assistons-nous passifs et silencieux.

Comme dit l’adage : « Ce ne sont pas les bourreaux qui me font peur, ceux sont tous ceux et celles qui assistent silencieux. » Et des silencieux et passifs, que nous sommes majoritaires!

Une force ensemble est un appel à rejoindre la mobilisation de ses femmes chacun à son niveau car comme dit un proverbe de mes ancêtres africains le dit : « Si aujourd’hui ils se sont en pris à elle demain ça sera toi, ainsi va la vie. »

2-​ Intersectionalité

Une approche de solutions et d’actions favorables très certainement; faire converger les forces vers un but commun, briser les frontières entres les différentes forces agissantes du système pour avoir des résultats plus durables.

Comment faire converger nos forces vers des solutions durables et efficaces…
Ce webinar m’a ouvert à une réflexion que je vais continuer avec mon groupe de femmes plus issues de l’immigration oui mais surtout à une prise de position; celle de l’action. Parler c’est bon ça permet de se faire entendre, écrire c’est aussi bon, ça permet de s’exprimer et graver sa pensée avec des mots mais agir c’est encore mieux et plus efficace.

3-​ Un débat sémantique

Et voilà en effet le nerf de la guerre, un simple mot voudrait obstruer ou effacer des maux qui défigurent, détruisent et tuent des vies. Pouvons-nous laisser deux minutes la sémantique des mots et poser un regard humain sur les maux. Au Québec, le gouvernement en place refuse de reconnaitre le « racisme systémique »et il en découle un débat de syntaxe. Peut-être qu’une approche basée sur des critères permettant d’identifier le racisme systémique ferait avancer la discussion. Des outils ou une approche parallèle permettraient d’offrir aux allochtones (souvent privilégiés) de mieux comprendre ce qui se vit du point de vue de ceux et celles qui en sont affectés.

Toute femme a droit à des soins de santé adéquat et dans le respect sans préjugés discriminants…
Toute personne a droit à être secourue par la sécurité publique sans que l’on doute de son innocence au nom d’un préjugé racial…
Tout enfant a droit à être traité comme un humain et non un vulgaire numéro de dossier au nom de ses origines ou de sa classe sociale…

La définition du racisme systémique selon une parente de Joyce Echaquan, Alice Echaquan et je cite :

« Le racisme systémique c’est de me faire rabaisser…que me couleur de peau est dite sale, que l’on me regarde comme une femme avec un quotient intellectuel bas puisqu’il me traite de sauvage, avec un manque de savoir vivre parce que je ne parle pas bien le Français…pourtant je m’exprime bien et je parle même Atikamekw, l’anglais et l’espagnol! »

Malheureusement, on ne saura jamais la définition de celle de Joyce tuée par le racisme systémique mais on peut sans l’ombre d’un doute, affirmer qu’il tue! Le racisme systémique tue, oui nous en avons la preuve et n’ayons pas peur des mots même lorsqu’ils dérangent, si tel est la cas en effet, voilà un bon début de solution durable et efficace. Les bouleversements créent des changements (…)

Je me sens interpellée à cette mobilisation à une force commune oui en tant que femme immigrante et racisée mais simplement en tant qu’humaine; je refuse deux minutes de savoir que ma fille, ma mère ou moi-même puisse disparaître ou être violentée au nom de mes origines(…) J’ai écouté religieusement ses femmes et je ne peux pas dire que je m’active pour m’intégrer ou m’inclure dans cette société qui selon un point de vue exclue certains de ses fils et filles avec des préjugés, discriminations et violences systémiques. Le système est à ajuster pour créer ensemble une vraie équité des genres oui mais de toutes les différences dites raciales.

Et cette mobilisation commence chacun et chacune à notre niveau respectif ensuite pourquoi intégrer la machine pour créer des changements gagnants pour tout le monde.

Ce sont peut-être juste des mots scandés mais ces mots peuvent devenir réalité et habitude si chacun et chacune embarquons dans ces habitudes simplement humaines.

En ces 12 jours d’actions contre les violences faites aux femmes, je dis non aux violences aux femmes oui avec une note plus grave pour mes compatriotes des premières nations.

Ensemble nous sommes fortes : Femmes venues d’ailleurs et d’ici, femmes d’ici et femmes autochtones, nos devantières. La technique agricole autochtone appelle cela LES TROIS SŒURS parce que l’une ne peut mieux pousser et grandir sans les autres. On parle de la courge, du maïs et du haricot grimpant (…)

Elvire B Toffa, entrepreneure (Libre opinion d’une fière Québécoise venue d’ailleurs)

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